La prise en charge d’une douleur en orthopédie pédiatrique | à savoir

Prise en charge de la douleur en orthopédie pédiatrique

La douleur chez l’enfant ne doit jamais être négligée, quelle que soit sa localisation. Elle peut être due à du surmenage ou à des causes et pathologies plus graves. Toute sensation douloureuse inexpliquée, intense ou répétée, nécessite une consultation chez un spécialiste. Vous trouverez sur cette page les différentes étapes et à quoi vous attendre lors de cette visite de prise en charge d’une douleur en orthopédie pédiatrique.

L’interrogatoire permet de poser un premier diagnostic

Le chirurgien orthopédiste pédiatrique commencera la consultation par un interrogatoire précis de l’enfant et de la famille concernant la douleur. Après avoir pris connaissance de l’état général de l’enfant, il lui posera les questions suivantes : 

  • Depuis quand la douleur se fait-elle ressentir ?
  • Est-ce que la douleur a augmenté récemment ?
  • Est-ce une douleur nocturne ou diurne ?
  • À quel moment est-elle le plus intense ?
  • La douleur est-elle provoquée par une action particulière ou un mouvement spécifique ?
  • As-tu mal quand tu t’assois ? Quand tu te lèves ? Quand tu montes ou descends les escaliers ? Quand tu cours ou que tu pratiques un sport ?
  • Décris ta douleur : est-ce que ça brûle, pique, tire, frotte ?
  • Est-ce que la douleur survient avec un blocage ?
  • Montre précisément l’endroit de cette douleur. Peux-tu faire le trajet de ta douleur avec le doigt ?
  • Peux-tu te mettre dans une position qui soulage ta douleur ?
  • Est-ce que tu t’es déjà plaint de cette douleur dans le passé ?

S’il s’agit d’un accident, le médecin demandera à l’enfant de décrire de manière détaillée les circonstances afin de savoir si c’est le traumatisme ou la chute qui a provoqué la douleur, ou si c’est la douleur, elle-même, qui en est à l’origine.

À ce stade, le chirurgien orthopédiste a le plus souvent établi le diagnostic et l’examen clinique vient compléter cet interrogatoire.

L’examen clinique et la prise en charge de la douleur en orthopédie pédiatrique

L’examen clinique représente une étape incontournable et doit être complet. Il ne porte pas seulement sur la localisation de la douleur, mais sur l’ensemble du système musculo-squelettique, car la cause peut être liée à une autre pathologie ou anomalie associée. Toute prise en charge d’un enfant doit tenir compte de l’entièreté et la complexité de son anatomie.

  • Taille et poids,
  • Étude des appuis sur le podoscope,
  • Équilibre global,
  • Analyse de la colonne vertébrale,
  • Stabilité du bassin,
  • Morphologie des membres supérieurs et inférieurs en position debout puis couchée, 
  • Qualité de la marche par une analyse des hanches, genoux et pieds, 
  • Mobilités articulaires,
  • État musculaire.

Le médecin terminera l’auscultation par l’examen de la région douloureuse. Cet examen commencera toujours par le côté non souffrant. Les mêmes gestes seront réalisés des deux côtés du corps afin d’affiner l’analyse anatomique et le caractère douloureux des tissus. La douleur peut venir aussi bien du squelette, des tendons, des éléments intra-articulaires, ou de l’articulation elle-même (c’est-à-dire de toutes les parties qui la composent : cartilage, ligament, ménisque pour le genou, etc.). 

La cause d’une douleur chez l’enfant n’est quasiment jamais isolée et doit souvent être mise en lien avec d’autres anomalies révélées lors de l’exploration. C’est une manière de dépister diverses pathologies qui demandent une prise en charge thérapeutique spécifique.

À ce stade de la consultation, le diagnostic est établi et confirmé, surtout si la douleur a pu être reproduite au cours de l’auscultation. Dans les rares cas où une réponse suffisante ne peut être posée pour expliquer l’inconfort, des examens complémentaires s’avèrent essentiels.

Des examens complémentaires peuvent être prescrits 

Le Scanner 

Le scanner est utilisé de manière exceptionnelle en orthopédie pédiatrique en raison de son caractère irradiant. Il sert à obtenir des images détaillées des os, des articulations et des tissus mous, et permet ainsi une analyse plus précise et approfondie de la zone affectée. Il a pour objectif de détecter des lésions squelettiques complexes, des fractures qui n’apparaissent pas nettement sur les radiographies standard, ou pour évaluer l’étendue des atteintes en cas de traumatisme. Cependant, en raison de la dose de rayonnement qu’il implique, son utilisation est généralement réservée aux cas où les autres méthodes n’ont pas réussi à établir un diagnostic clair.

L’IRM

L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) permet d’obtenir des représentations détaillées de l’anatomie interne, y compris les os, les articulations, les muscles, les ligaments et les tendons. Contrairement au scanner, l’IRM ne génère pas de radiation, ce qui en fait une option plus sûre pour une utilisation pédiatrique. Elle favorise le dépistage de pathologies peu visibles sur les radiographies, telles que certaines lésions des tissus, l’inflammation, les infections, les tumeurs, ou les maladies du cartilage. Cependant, son emploi est généralement considéré comme une mesure de seconde intention en raison de la nécessité d’une immobilisation complète pendant l’examen, de son coût élevé, et de la difficulté à planifier un rendez-vous. Dans tous les cas, l’IRM constitue un outil précieux pour une prise en charge plus précise et plus ciblée.

La radiographie   

La radio standard reste un examen de première intention, suffisant dans la grande majorité des situations. Elle permet de réaliser une analyse morpho-fonctionnelle et de repérer d’éventuelles lésions osseuses (fractures, déformations, problèmes de croissance, ou autres anomalies). Elles ont cependant, leurs limites et s’avèrent inefficaces pour visualiser avec précision les tissus mous, comme les ligaments, les tendons et les cartilages. Leur rayonnement, généralement faible, est considéré comme acceptable en pédiatrie. En l’absence de diagnostic clinique certain, des radiographies élimineront toute suspicion de dégénérescences tumorales (ce qui représente heureusement un cas exceptionnel).

Échographie des parties molles

L’échographie utilise les ondes sonores pour produire des images en temps réel des structures internes du corps, y compris les muscles, les tendons, les ligaments et les articulations. Elle permet d’examiner les parties molles et détecter des anomalies telles que des lésions musculaires, des inflammations, des problèmes au niveau des synoviales, ou au niveau vasculaire et nerveux.

Approches thérapeutiques initiales en orthopédie pédiatrique : repos et immobilisation

La première ligne de traitement pour la majorité des douleurs musculo-squelettiques se concentre sur le repos et l’évitement des activités physiques potentiellement inconfortables. Cette approche non invasive permet au corps de l’enfant de guérir naturellement et réduit le risque d’aggravation de la blessure ou de la pathologie.

Cependant, dans certains cas, cela ne suffit pas. Il peut alors être nécessaire de recourir à une immobilisation partielle de la région concernée. Elle peut être réalisée à l’aide d’une attelle pour les traumatismes les moins sévères, où certains mouvements de faible amplitude ne causent aucun dommage compromettant la consolidation. Ces dispositifs peuvent être ajustés et retirés aisément, ce qui facilite le suivi médical et le confort du patient.

L’application d’un plâtre, qui offre une stabilisation maximale de la zone, peut être recommandée. Bien que moins flexible et plus restrictive, cette méthode s’avère souvent nécessaire pour les blessures graves comme les fractures qui demandent une absence complète d’activité pour se rétablir correctement.

En somme, le traitement est adapté à chaque enfant et à chaque pathologie. Le repos et l’immobilisation, partielle ou totale, constituent des piliers thérapeutiques qui favorisent une guérison rapide et efficace tout en minimisant le risque de complications futures.

En conclusion, la prise en charge d’une douleur en orthopédie pédiatrique nécessite une approche holistique et personnalisée. De l’interrogatoire à l’examen clinique complet, en passant par des examens complémentaires si nécessaires, chaque étape de la consultation d’orthopédie pédiatrique a pour objectif de déceler la cause de la douleur et de proposer le traitement le plus adapté à l’enfant.

Le chirurgien orthopédiste pédiatrique, armé de ses compétences spécialisées, accompagne votre enfant vers la guérison, qu’il s’agisse d’une simple douleur due au surmenage ou d’une pathologie plus complexe. Chaque enfant, chaque douleur est unique et chaque prise en charge doit l’être aussi.

Agir tôt est la clé pour minimiser les complications et maximiser les chances de récupération. Votre enfant mérite les meilleurs soins possibles. N’hésitez donc pas et prenez rendez-vous pour offrir à votre enfant le suivi dont il a besoin.

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